Hier, j'ai fais la boulette. Je suis allée poster une lettre, mais je n'avais plus de timbre. Et j'avais une autre lettre dans mon sac, mais destinée à la Sécu. Evidemment, tu vois venir le truc comme la fin d'un film ultra méga prévisible genre euhm (twilight?) non, prenons des vraies références, donc, tu devines la fin à des kilomètres mais tu restes jusqu'au bout mettons "Le Seigneur Des Anneaux". J'utilise mon dernier timbre pour poster la lettre, évidemment je me trompe de lettre et j'envoie la lettre de la Sécu sans adresse dans la boite aux lettres des lettres de la poste.

Donc l'après midi, je dois essayer de récupérer la lettre que j'ai envoyé par erreur et envoyer la deuxième OR je n'ai plus de timbres (et là, c'est le drame...) ainsi :

J'attends à la file indienne devant l'automate infernal de la Poste qui ne sert à rien parce qu'il est tellement LENT qu'un préposé au guichet irait certainement plus vite un jour de grève, mais enfin bref, "faîtes la queue qu'ils disaient,...". Bête et disciplinée, je fais la queue. Et je tiens jusqu'au bout. J'assassine personne, même pas la mère de famille qui dit rien à ses trois bambins qui braillent comme des damnés (et puis alors, j'en ai vu des bambins brailler, mais comme ceux là : jamais. Les petits ils devaient avoir bouffer du lion ou peut être une atrocité qui leur collait au train la très sainte rentrée scolaire, par exemple), la petite vieille qui gémit pendant trois quarts d'heure que l'humanité va mal (alors pourquoi tu t'accroches? HEIN? Y'a une autre issue pour toi, t'es au courant? Un passage piéton qui glisse, une petite canicule surprise, un astéroïde furtif...). J'ai pas ris en me remémorant le sketch de Dany Boon sur la poste, et même plus fort : J'AI PAS PLEURE. Plus fort encore... ce qui nous fait du "plus fort" au carré, t'es d'accord? (pour te dire à quel point j'ai fais péter les records) je me suis retenue d'entamer une chorégraphie endiablée au milieu de la petite échoppe de la torture alors que dans mon MP3 y'avait la playlist "Bo de films" avec des extraits de musiques de films tout à fait non-violents (James Bond, le Parrain, Inception, Pirates des caraïbes...).

Donc j'attends. Et là, la "vie de ma mère" que ça s'invente pas. Le petit vieux avant moi (il devait au moins avoir trente quatre ans, chemise ouverte et toison poilue dépassant allègrement du tissus sous mes yeux blasés/dégoûtés/repoussés) me sort "y'a plus de timbres!".
ENFOIRE DE MERDE.
Je refais la queue pour aller voir le préposé, et là, j'avoue, j'ai moins de motivation à rester calme (je suis juste au bord des larmes, d'ailleurs). Le préoposé qui est d'ailleurs une préposée (rendons à César ce qui est au féminisme) qui a l'air d'ailleurs, aussi remontée que moi. Et d'ailleurs je l'entends dire à la femme devant moi "Non mais c'est bon, me gavez pas, j'ai autre chose à faire que de m'occuper de gens pénibles".

OK. Donc, je comprends que si je caresse encore l'espoir de récupérer ma lettre, il va falloir être magnanime. Voir même carrément diplomate (Ce que je ne suis pas du tout. D'ailleurs mon père dit toujours "heureusement que des gens comme toi, y'en a pas beaucoup, sinon on serait foutrement dans la merde" et mon père, c'est quand même le gars qui m'a engendrée donc stu veux, il connait un petit peu le phénomène). Or la préposée, elle a, a priori aucun argument pour me plaire. Déjà, elle est mal polie en public ce qui est un truc juste incroyablement repoussoir. Moi je suis vulgaire sur twitter, parfois sur mon blog, mais dans la vie civile je me tiens à carreaux je fais vraiment très très attention.
-Enfin pas au volant-
-Mais ça reste quand je suis seule au volant de ma voiture-.

Et en plus, elle a traité la fille devant moi comme de la merde. Fille qui devait être un peu plus agée que moi mais visiblement très mal à l'aise en public, un peu timide, bégayante et tout : et ça, ça me gonfle. Déjà aller à la poste, ça relève de la torture psychologique profonde mais alors aller à la poste pour parler à un préposé quand on est timide, c'est genre "le méga combo de la journée moisie".

Aussi, quand arrive mon tour, je reste un petit peu sur l'expectative. La nana ressemble à une vieille cagole, blonde platine décolorée, poitrine mise en avant sous un décolleté pigeonnant, on remarque les très discrète cicatrices du lifting, le front trop tiré : refus catégorique de vieillir.
Je lui explique mon cas, un peu génée quand même parce que bon, poster un courrier sans adresse à vingt ans ça craint un petit peu sa race, et elle me regarde, blasée :
-Mais pourquoi vous avez fait ça?

Elle le dit avec un ton de dégoût que si "ça" avait été un crime contre l'humanité, ç'aurait été pareil à ses yeux. Poster une lettre sans enveloppe, vraiment, quelle idée saugrenue!

-Et bien, vous voyez, j'ai fais une erreur. Une maladresse.
-Et pourquoi?
-...

Pourquoi j'ai fais une erreur? Ouuuh elle a pas fini de me plaire. Mais je retiens un sarcasme et je dis "parce que je suis malhabile, voilà pourquoi il m'arrive de commettre des erreurs".

-On a déjà relevé le courrier, il est parti au centre de tri...Mais vous n'avez jamais appris à poster un courrier?

Et là, je craque. De toutes façons la lettre n'est plus accessible.

"NON. Non, on m'a jamais appris à poster un courrier !

(sourire narquois)

A mon époque, ON ENVOIT DES EMAILS, vieille peau!"


Ouais, parce que faut pas me faire chier un samedi après midi à la poste. Sachez le.

Des bisous, lecteur.
-Article enregistré le dimanche 4.novembre à 22h32-


@KapitaineFlake