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Mademoiselle de Chartes arrive à la cour. Sa mère est une femme très droite qui tient à faire de sa fille un exemple. Elle la marie à un homme qui n'est pas méchant mais par contre beaucoup plus amoureux d'elle qu'elle ne l'est de lui, et si elle le supporte, c'est pas la fête. Or, la voilà à peine mariée qu'elle croise ZE BO GOSSE qui la fait chavirer. Mais bon, elle vient juste de se marier alors elle doit se tenir à carreaux, sinon c'est case Couvent sans passer par la case Bonheur. Et pour pas du tout aggraver son cas, sa mère tombe gravement malade et lui dis juste avant de mourir "SURTOUT FAIS PAS CE QUE JE PENSE QUE TU POURRAIS FAIRE" (c'est à dire : tromper ton mari).
Or mademoiselle de Chartes (devenue par mariage la Princesse de Clèves ... parce que quand les femmes d'aujourd'hui galèrent à trouver UN parti, elle, elle trouve LE bon parti quand même, c'est un peu genre la Kate Middleton de cette époque là quoi), est une fille qui respecte VACHEMENT l'autorité de sa mère alors que visiblement, elle a dans la tête des idées de respecter vachement plus le beau gosse. Mais bon, bienséance + maman crevée + exigences de la cour, elle s'approche pas de son potentiel mec, et reste avec son pauvre mari à deux francs et un titre de noblesse.
Or, la cour étant ce qu'elle est, madame de La Fayette nous fait tourner deux cents pages sur des petites intrigues tordues (un peu comme les histoires de cul des classes de terminales, on a tous connu ça quoi) Machin a perdu le petit mot doux de bidule alors qu'il couchait déjà avec Truc...
Et attention : spoiler.
Le mari de la jeune princesse tombe malade juste après avoir découvert que sa femme est amoureuse d'un autre. Elle a rien fait à part se torturer le bulbe pendant deux cents pages. Ca veut dire pas de petite culotte, pas de bisous, pas de tendresse : rien. Mais bon, le "rien" visiblement, à lui, ça lui reste de travers et il meurt en répétant à sa femme "SURTOUT FAIS CE QUE JE SAIS QUE TU POURRAIS FAIRE AVEC CELUI QUE TU AIMES, s'il-te-plaît".
Et la jeune femme, un petit peu tracassée d'avoir quand même un peu faciliter le départ (définitif) va dire à son amant "écoute, tout ce qu'on a pas vécu c'est triste mais c'est comme ça", elle va s'enfermer dans un couvent et elle meurt.

Je viens de sauver deux soirées de votre vie.

C'est-y-pas de l'amour, ça, lecteur?

Deux mots sérieux :

Non sans rire, c'est un roman très important dans la littérature française, notamment la scène de bal où se rencontre la princesse et le Duc de Nemours (le monsieur qu'elle aime, donc). Cette scène est devenue un pur topos de la littérature sentimentale française et elle est vraiment splendide à lire.
Je ne vous cacherai pas que les 70 premières pages sont relativement complexes à lire et il faut vraiment s'y atteler avec beaucoup d'attention. Mais c'est un des premiers romans dit "d'analyse" psychologique des personnages (alors comme ça, ça ne te dit rien, mais il suffit de voir les différences entre les romans avant madame de La Fayette et ceux d'après, a posteriori c'est frappant).
En somme, c'est une lecture obligatoire pour celui qui s'intéresse à l'évolution du roman français. (vous n'y couperez pas!). Le vocabulaire n'est pas innaccessible, l'édition à 2euros sans notes de vocabulaire suffit pour une simple lecture. L'édition des Petits Classiques de Larousse est assez chouette pour une étude un petit peu plus pointue.

@KapitaineFlake